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L’HOMME MODERNE, UN GRAND SINGE QUI S’IGNORE  ?

Question provocatrice me direz-vous, mais jusqu’à quel point  ? 

Au risque d’en vexer plus d’un, savez-vous que nos gènes sont à 98% communs avec les grands singes (On en connaît même qui frisent les 100% mais je ne donnerai pas les noms !) Eh bien, en considérant que l’histoire de l’homme s’étend sur 4 millions d’années et nos temps modernes, en comptant large, seraient de 150 ans. Si l’on ramène ces 4 millions d’années à l’échelle d’un an, les temps modernes ne représenteraient alors que quelques secondes.  

Notre organisme a-t-il pour autant beaucoup évolué  ? 

Notre sommeil, calé sur un rythme circadien auquel notre horloge interne s’est adaptée, correspond bien à une vie rustique où, sans électricité, on s’assoupissait la nuit venue.  

De plus, pour fuir ou combattre un animal sauvage ou le guerrier belliqueux de la tribu voisine, la première récupération qu’il nous offre est avant tout physique, alors que nos vies modernes génèrent chez nous une fatigue souvent plus mentale que physique. En fait, à l’heure actuelle, il est difficile de faire coïncider nos besoins de sommeil avec ceux de nos vies connectées et de nos horaires de travail. Nous ne menons plus de combats pour notre survie mais sur Mario kart où l’on pourfend de méchantes tortues ou encore en s’identifiant aux héros de Game of Thrones jusqu’à des heures avancées de la nuit… pour nous retrouver au petit matin, exténués, alors que la journée n’a pas encore commencé ! 

Concernant l’alimentation, nous avons passé des milliers d’années à chasser et cueillir (même l’agriculture n’a que 10000 ans) et à ne pas manger à notre faim tous les jours. Notre organisme sait donc gérer le manque – il fait des réserves, entre dans un processus de nettoyage et attend des jours meilleurs – mais il se dérègle avec l’abondance. C’est pourtant l’excès qui nous guette : excès de sucre, de sel, de gras, de produits transformés, tentations multiples à portée de main qui nous gavent sans pour autant combler nos réels besoins. 

D’où nos maladies dites des pays développés : diabète, cholestérol, prise de poids… Si l’on n’y prête pas attention, on prend un petit kilo par an, petit kilo discret (on ferme encore son pantalon) mais qui, 20 ans plus tard, s’est multiplié et nous oblige à renouveler notre garde-robe. 

Lorsque nous marchions, construisions des abris, cherchions notre nourriture, notre corps était en mouvement en permanence. Maintenant nous sommes devenus sédentaires, souvent soumis à des gestes répétitifs, avec tous les désordres physiques que cela engendre. Et, paradoxe ultime, nous en sommes réduits à courir sur un tapis roulant entre quatre murs, ce qui cependant – comme le dit Geluck – reste bien pratique quand on a envie de se promener mais qu’on ne sait pas où aller !  

Le stress, adapté pour assurer notre survie, déclenche en nous toute une batterie de réponses physiologiques (le sang afflue dans les jambes et les bras, le rythme cardiaque s’accélère et notre cerveau nous bombarde de messagers chimiques pour provoquer un état de vigilance extrême et court-circuite notre cerveau raisonnable), réponse adaptée lorsqu’il s’agissait de fuir ou combattre dans les temps reculés mais inadaptée aux situations que nous rencontrons ! 

En effet, un embouteillage, une difficulté ou une surcharge de travail, un client désagréable, un manager agressif ou un collègue tire-au-flanc, tout cela – et bien d’autres choses encore – déclenche en nous un stress permanent.  

On est tenté de se saisir d’un gourdin pour dézinguer les emmerdeurs de tout poil ou prendre ses jambes à son cou quand une réunion tourne au vinaigre. Bien que notre stress ancestral nous y invite, je vous le déconseille fortement ! Cela ne règlera pas vos problèmes. Alors au bout du compte, on calme notre stress avec du Prozac trempé dans des mojitos… 

Ainsi, deux options s’offrent à nous :  

  • soit nous déchirons nos vêtements et nous ébattons dans la forêt de Rambouillet en dégommant oiseaux et écureuils, en grignotant des racines et des glands tout en poussant des cris de guerre,  
  • soit nous prenons soin de notre singe intérieur ! 

À nous d’envisager des démarches proactives pour aborder nos vies en santé ! 

Lydia Rozenberg, spécialiste des addictions 

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